28-02-2008 |
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FETHIYE ET KARIYE CAMII
En restant 5 jours à Istanbul, nous avons pu visiter le nord du vieux Stamboul et découvrir deux petits bijoux de l'art byzantin : la Fethiye et la Kariye Camii. Ces deux anciennes églises transformées en mosquées sont maintenant des musées qui abritent des chefs-d'oeuvre : des mosaïques et des fresques aux couleurs chatoyantes. Pour dénicher la Fethiye Camii, nous avons eu un peu de mal car le chauffeur de taxi ne connaissait pas le chemin pour y accéder ... nous avons dû finir à pied ! Ensuite, nous avons facilement rejoint (toujours à pied) une autre petite merveille, l'ancienne église Saint-Sauveur-in-Chora rebaptisée Kariye Camii. |
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Nous sommes à l'intérieur du parecclésion de l'ancienne église Pammakaristos (fin du XIII ième siècle), siège du patriarcat grec orthodoxe de 1456 à 1586, devenue la mosquée Fethiye.Le Christ Pancrator occupe le centre de la coupole selon une logique iconographique organisée et hiérarchisée en fonction de l'architecture. |
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La Fethiye Camii recèle des mosaïques d'une grande finesse ! |
Ici, on peut constater que les yeux de certains portraits ont été grattés et effacés ... Le Coran est hostile aux images sculptées figurant des êtres vivants et les Ottomans font une distinction entre art religieux et art profane : seul l'art religieux est tenu de suivre les préceptes de hadiths, ou paroles prêtées à Mahomet, qui interdisent les images. |
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Le jardin enneigé de la Fethiye Camii est un hâvre de paix. Nous n'avons pas eu accès au sanctuaire même : seul le parecclésion est ouvert au public ... son ensemble de mosaïques est le deuxième en importance à Istanbul après celui de la Kariye. |
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Nous voilà dans la fameuse Kariye Camii. La coupole coiffant la première travée du parecclésion porte une Vierge à l'Enfant aux coloris d'une extraordinaire fraîcheur. |
La fondation du sanctuaire (Saint-Sauveur-in-Chora) serait antérieur au V ième siècle. Vers 1310-1320, Théodore Métochite, Premier ministre d'Andronic II (1282-1328), entreprend sa restauration. Il ajoute l'exonarthex et le parecclésion (ci-contre) puis fait recouvrir l'intérieur de fresques et de mosaïques. |
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La seconde travée du parecclésion est consacrée au Jugement dernier : ici, le Christ bénit de la main droite et maudit de la main gauche. Après la prise de la ville en 1453, Saint-Sauveur-in-Chora est transformée en mosquée (Kariye). Elle traverse l'âge ottoman sans subir trop de dommages : les sultans du XVII ième siècle refusent tout badigeonnage des oeuvres. |
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Au XIV ième siècle, tous les moyens sont bons pour toucher les fidèles. Les artistes byzantins parviennent efficacement à animer les scènes de l'histoire sainte : les draperies s'envolent, les figures, élancées et fragiles, sont empreintes d'un réalisme émouvant comme cette Vierge à l'Enfant. |
Cette mosaïque du narthex de la Kariye montre Théodore Métochite offrant l'église à Dieu. |
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