28-02-2008 |
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EYÜP ET LA CORNE D'OR
Au nord du vieux Stamboul, dominant la Corne d'Or, le quartier d'Eyüp vit au rythme des pèlerins venus se recueillir sur les reliques du compagnon de Mahomet, Eyüp el-Ensari. Mosquée et mausolées sont lovés au pied d'un vaste cimetière qui s'étend sur la colline : l'écrivain Pierre Loti, amoureux d'Istanbul, y montait pour la beauté des lieux et le panoramma au sommet, sur la Corne d'Or. Si vous avez le temps, prenez le bâteau (à l'aller ou, comme nous, au retour) qui toutes les heures (en hiver), vous mènera en 40 mn environ du débarcadère de Sirkeci-Eminönü (ou de Karaköy) au terminus d'Eyüp. La promenade est agréable et vous permet de découvrir les deux rives de la Corne d'Or car le bâteau zigzague de l'une à l'autre pour différentes escales. |
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Les stèles du cimetière d'Eyüp sont coiffées d'un fez ou d'un turban pour les hommes et couronnées de fleurs pour les femmes. Comme autrefois, être inhumé ici passe pour l'ultime privilège : des grands vizirs aux simples citoyens, beaucoup ont souhaité reposer auprès du compagnon de Mahomet, donnant naissance au grand cimetière actuel. Les türbe érigés par Sinan pour les grands vizirs valent le coup d'oeil. |
Le sanctuaire (recouvert de faïences, même à l'extérieur) du porte-étendard de Mahomet (Eyüp el-Ensari) est un haut lieu de pélerinage. Il meurt vers 675 lors du siège de Constantinople par les Arabes. Son armée l'enterre là (non loin des murailles terrestres), à un endroit qui tombe peu à peu dans l'oubli, jusqu'à ce que Mehmet II retrouve sa sépulture en 1453. Il y élève un mausolée. Cette découverte miraculeuse permet au Conquérant d'asseoir solidement son pouvoir et de se poser comme chef investi d'une mission divine. |
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Voici la fontaine aux ablutions de la mosquée d'Eyüp. Des fidèles se lavent avant de pénétrer dans le sanctuaire du saint tout proche où règne une ferveur populaire étonnante ... nous avons pu le constater en pénétrant respectueusement dans le mausolée. |
Désormais accessible en téléphérique, la terrasse qui surplombe le cimetière d'Eyüp offre une vue imprenable sur la Corne d'Or et la ville. C'est là que se trouve le café Pierre Loti, une vieille maison de bois où l'écrivain aimait se rendre : depuis le sommet de la colline, il pouvait jouir d'une vue plongeante, de la magie et de la sérénité des lieux ... |
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Au débarcadère d'Eyüp, nous attendons le bâteau qui va nous ramener pour une somme modique (1,30 YTL le trajet) vers le coeur d'Istanbul. Dans la barque, un passeur s'apprête à conduire un couple de passagers vers l'autre rive de la Corne d'Or. |
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La Corne d'Or doit son nom à sa forme et à la beauté passée de ses rives, mais les Turcs préfèrent l'appeler plus simplement Haliç, le Canal : c'est un étroit bras de mer long de 7 km qui s'enfonce entre les deux rives européennes d'Istanbul, glissant le long des quartiers populaires comme Balat et Fener. Ici, notre bâteau-bus a fait escale au débarcadère de Fener. En toile de fond, on aperçoit l'église rouge brique Sainte-Marie-des-Mongols toujours sous l'autorité du patriarcat grec orthodoxe. |
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