Le Portugal est un concentré de petits bonheurs et l'un des derniers pays européens à pratiquer de petits prix. Pour couronner le tout, beaucoup de portugais parlent français, ils sont accueillants et leur cuisine, simple mais savoureuse, est souvent préparée avec un soin tout familial. Nous avons choisi de séjourner au nord du pays, là où le fleuve Douro rejoint l'Atlantique, à Porto. La région est connue du monde entier pour son "vinho do porto", qui a non seulement marqué son histoire mais également façonné ses paysages. A Porto, les chais traditionnels s'étagent sur les rives du fleuve, à Vila Nova de Gaia : enrichie par le commerce de ce précieux nectar, Porto est devenue le centre économique du nord du Portugal. En amont, des siècles de culture de la vigne ont transformé les coteaux escarpés en une mosaïque de terrasses où la nature se fait art : louez une voiture pour explorer la vallée du Douro en remontant le fleuve jusqu'à Pinhão. En 2001, l'Unesco a inscrit la totalité du vignoble du Haut-Douro au patrimoine mondial de l'humanité : la beauté des panoramas reflète toute la subtilité et la complexité du vin de porto (injustement méconnu en France) ... un régal ! Depuis Porto, vous pouvez facilement rayonner vers Braga, Guimarães, Barcelos, Ponte de Lima, Amarante et Lamego qui méritent largement une visite. Quant à Porto, c'est une ville attachante par son mélange de styles, d'époques et de caractères : des éléments disparates composent paradoxalement un ensemble ravissant, au charme tantôt exubérant et citadin, tantôt mélancolique et provincial.
A 5 km à l'est de l'embouchure du Douro, le vieux Porto est bâti sur les rives escarpées surplombant le fleuve. Aussi, le relief accidenté de la ville rend les promenades un peu sportives si vous n'avez pas l'habitude de marcher. Heureusement, les transports sont bien développés. Si vous logez près de la Praça de Batalha, prenez le métro depuis l'aéroport et descendez à Bolhão. Ce quartier commerçant est très vivant la journée mais, le soir, il vaut mieux descendre dans "Ribeira" le noyau originel de Porto, au bord du Douro. Vous pourrez aussi traverser le fleuve (par le Ponte de Dom Luis I) pour dîner sur les quais "branchés" de Gaia. De toutes les façons, il vous faut arpenter la cité de jour comme de nuit pour aller à la rencontre des "Tripeiros", natifs de Porto ; vous découvrirez ses ruelles médiévales, ses places animées, ses beaux immeubles anciens tombant en décrépitude mais aussi une architecture contemporaine audacieuse et des parcs verdoyants.
Près de la gare de São Bento, ce kiosque ressemble à ceux de Paris ... C'est une des particularités de Porto qui mêle avec bonheur différents styles.
Pour un bon aperçu de la ville, grimpez à la Torre dos Clérigos. Vous verrez aussi la mer en toile de fonds et le dôme du Palacio de Cristal noyé dans la verdure. Au premier plan, la Cordoaria est un parc agréable en plein centre.
Ici des constructions de type haussmannien qui reflètent la prospérité de la ville à la fin du XIXième siècle.
Encore une image étonnante de l'architecture débridée de Porto. Depuis le haut de la Torre dos Clérigos, on remarque bien les puits de lumière qui pointent sur les toits.
Là, des bâtiments anciens biscornus et bigarrés d'où l'âme de Porto s'échappe, exaltée par les "azulejos", ces carreaux de faïence émaillée, souvent d'une douce teinte bleutée.
Voici un exemple typique des rues pavées et escarpées qui dévalent jusqu'au Douro.
Dans le quartier de Ribeira, la silhouette publicitaire bien connue de la marque de porto Sandeman, décore un immeuble déjà bien coloré.
Des façades chamarrées, du linge qui sèche aux balcons, le quartier de la Ribeira est un vrai plaisir pour les yeux du visiteur.
Nous voici dans un pittoresque village de pêcheurs, Afurada, intégré à la commune de Vila Nova de Gaia. On le rejoint en prenant une sorte de bac après avoir rejoint en tram (n°1 depuis Ribeira) l'arrêt fluvial Gas à l'ouest du Ponte da Arrabida. Arpentez les quelques rues parallèles - ici un resto très kitch - où les habitants les plus âgés vivent encore de manière traditionnelle alors que les plus jeunes viendront à votre rencontre bavarder en français.
Toujours à Afurada, un détail naval charmant sur une des maisons recouvertes d'azulejos.
Face à la gare São Bento, cet édifice à l'allure incongrue fait une part belle à la publicité : "bien s'habiller pour pas cher, c'est ici".
Une des nombreuses églises de Porto décorées d'azulejos ... un véritable musée à ciel ouvert. Entre la gare et l'Avenida dos Aliados, une imitation d'avenue parisienne bordée de façades 1900 très ouvragées.
Un des escaliers qui descend jusqu'aux berges du Douro en passant près du Funicular dos Guindais pour arriver en bas du Ponte de Dom Luis I. N'hésitez pas à vous y aventurer pour voir la "face cachée" de Porto, où les plus modestes logent et cotoient l'insalubrité, la vétusté et parfois les ruines de quelques pâtés de maisons.
Au cours des 2 dernières décennies, Porto a connu une remarquable renaissance qui s'est traduite par d'importants embellissements et la construction d'un métro. Les deux ouvrages symboliques de ce renouveau sont le Musée d'Art Contemporain et la Casa da Musica ... la cité ravira ainsi les passionnés d'architecture. Porto étonnera aussi le voyageur curieux par ses nombreuses églises recouvertes d'azulejos, ses monuments insolites et ses quartiers à la diversité parfois déconcertante ... le pire cotoie le meilleur en toute simplicité !
Dans le quartier de Bolhão, vous ne manquerez pas cette petite chapelle à l'extraordinaire façade d'azulejos bleus et blancs peints dans le style du XVIII ième siècle mais datant du XX ième. Entrez dans la Capela das Almas pour "goûter" à la ferveur populaire ...
La gare ferrovaire de São Bento (1903) est l'oeuvre de José Marques da Silva. Son extérieur semble directement importé de Paris mais les fresques d'azulejos du hall sont bien portugaises. Réalisées en 1930 par Jorge Colaço, elles illustrent des scènes de bataille célèbres ainsi que l'histoire des transports. Dommage que certains panneaux soient recouverts d'un filet protecteur chargé de poussière qui ternit tout l'ensemble !
La cathédrale (Sé) fortifiée fut érigée au XII ième siècle puis remaniée plusieurs fois. A l'arrière plan, le Mosteiro da Serra de Pilar se dresse sur la colline de Vila Nova de Gaia de l'autre côté du fleuve. Il appartient encore à l'armée, et il est donc fermé au public, mais vous aurez une belle vue sur la vieille ville, le pont Dom Luis I et le Douro depuis sa terrasse qui reste accessible.
La fameuse Torre dos Clérigos de 76 m de haut (225 marches à monter) fut conçue par le maître baroque italien Nicolau Nasoni au milieu du XVIII ième siècle. L'Igreja dos Clérigos qui lui est accolée présente une nef ovale peu commune qui vaut le coup d'oeil. En bas, on aperçoit la "Casa Oriental", une vieille épicerie à l'enseigne de bois peint.
Nous sommes dans le Jardim do Palacio de Cristal, un parc très agréable qui couvre des collines à l'ouest du centre-ville. Il renferme un pavillon des sports couvert d'une ample coupole (aperçue depuis la Tour de Clérigos) et offre des vues magnifiques sur le fleuve. Nous avons été émerveillés par d'immenses Araucarias de Nouvelle Zélande, des Magnolias Grandiflora d'Amérique du Nord et par des Camelias Japonica en fleurs. Vous découvrirez d'autres curiosités et un bar à porto (fermé lors de notre séjour).
Voici les étonnantes et mystérieuses catacombes de l'Igreja de São Francisco (dans Ribeira) transformée en musée. Nous avons été ébahis devant un ossuaire et par l'intérieur exubérant de l'église : entièrement recouvert de feuilles d'or, il contraste avec une austère façade gothique.
A l'intérieur de la cathédrale, nous avons visité (pour 3 euros) le cloître gothique du XIV ième siècle.
Ne manquez pas l'étage du cloître, auquel on accède par un escalier du maître italien Nasoni. Il est décoré d'azulejos du XVIII ième siècle illustrant le Cantique des cantiques (non visible sur cette photo).
Cette sculpture moderne géante agrémente le magnifique Parque de Serralves (à 4 km du centre-ville en bus) qui abrite le Museu de Arte Contemporãnea conçu par l'architecte de Porto, Alvaro Siza Vieira : une étonnante construction minimaliste où les espaces baignés de lumière naturelle mettent en valeur des expositions d'avant-garde.
Nous avons osé pénétrer dans la Casa da Musica (la nouvelle salle de concert de Porto inaugurée en 2005) pour explorer ses différentes pièces comme ce salon VIP inondé de lumière ; on aperçoit à l'extérieur la statue de la Praça de Mousinho de Albuquerque. "Osé" car l'extérieur en béton blanc comme neige, tel un énorme morceau de cristal brut, a de quoi impressionner. Mais cet aspect monolithique n'annonce en rien la délicieuse variété de l'intérieur avec ses touches narratives, (comme ici les azulejos), ajoutées par l'architecte Rem Koolhaas. N'hésitez pas à parcourir les couloirs et les passages des étages ouverts au public, quitte à vous perdre un peu ... pour de très agréables surprises !
Le moderne cotoie l'ancien sur la Praça de Batalha. La gracieuse Igreja de Santo Ildefonso est l'oeuvre baroque de Nasoni.
La silhouette imposante de la cathédrale à une heure tardive ...
Nous avons eu la chance de parcourir ces remparts qui donnent à la fois sur le pont Dom Luis I où passe le métro (on le voit ici) et sur le funiculaire des Guindais. Il nous a suffit d'aller frapper à la porte d'une maison et le gardien des lieux nous a gentiment montré et autorisé l'accès. La vue sur la ville et le fleuve est splendide !
A Porto, les transports sont bien développés et la nouvelle carte rechargeable "Andante" vous permettra d'emprunter le bus, le tram, le métro et le funiculaire. Pour l'aéroport, il vous faudra acheter des trajets en zone 4 alors que la zone 2 vous suffira pour tous vos déplacements en centre-ville, à Vila Nova de Gaia et même pour Foz do Douro près de la mer. Attention : on ne peut pas cumuler des trajets de différentes zones sur une même carte donc bien prévoir d'avoir épuisé les trajets du centre pour revenir à l'aéroport le dernier jour (sinon acheter une autre carte - elle ne coûte que 0,50 euros). Le tramway était un des plaisirs de la ville mais il ne reste que 3 lignes, très pittoresques : la 1, la 18 et la 22. N'hésitez pas une seconde à les prendre ! Selon les jours, les horaires peuvent être bien écourtés et la fréquence passer de 30 mn à 1 heure. Enfin, le Funicular dos Guindais assure la navette entre la ville haute et les berges de Ribeira mais il s'arrête dès 19 h sauf les vendredi et samedi où le dernier est à minuit.
Nous sommes à la station Massarelos, la plaque tournante du réseau de tram, au bord du Douro en contrebas du Palacio de Cristal. Le conducteur vient de procéder aux manoeuvres manuelles pour permettre au wagon de repartir dans l'autre direction.
Toujous à Massarelos, vous verrez cet ancien poste d'aiguillage réaménagé en musée du tramway (visible de l'extérieur).
Nous sommes à l'arrière de la cabine en bois du tram n°18 qui nous ramène à Cordoaria. Les commandes sont des deux côtés du wagon : c'est le conducteur qui se déplace selon le sens de circulation.
Terminus de la ligne 18 ; le tram repartira ensuite vers Massarelos. A l'arrière plan, on aperçoit l'Igreja do Carmo à l'architecture rococo.
Voici la pente abrupte que vous épargne le funiculaire des Guindais (regardez-le évoluer, le soufflet déployé en fonction du dénivelé). Nous sommes en train de traverser à pieds le niveau supérieur du monumental pont Dom Luis I qui nous offre des vues inoubliables !
Essayez le funiculaire en montant et surtout pour descendre ... car beaucoup plus impressionnant ... à travers la vitre de la cabine, on croit plonger dans le fleuve ou s'écraser contre le pont Dom Luis I à double tablier (oeuvre d'un élève de Gustave Eiffel et achevé en 1886). Remarquez le métro qui passe sur le tablier supérieur où nous marchions pour réaliser la photo précédente.
Au fil de vos promenades à Porto, prenez le temps de rentrer dans ses magasins anciens et d'admirer leurs devantures d'époque. Vous pourrez faire une halte et vous ressourcez dans des lieux charmants comme ce vieux café, cette brasserie boulangerie à l'ancienne, ce bar à porto intime ou cette librairie salon de thé ... autant de bonnes surprises que vous réserve la ville "qui travaille". En effet, un dicton connu de tous les portugais déclare : "Coimbra chante, Braga prie, Lisbonne se pavane et Porto travaille" ... mais le goût du travail des portoenses (habitants de Porto) ne les empêche pas d'aimer se détendre et faire la fête !
Voici la devanture Art nouveau d'une épicerie fine "A Perola do Bolhão" qui se trouve dans la rue Formosa à côté du Mercado do Bolhão.
En sortant de la Confeitaria do Bolhão, une joyeuse brasserie boulangerie Belle Epoque où nous avons pris notre premier déjeuner, nous avons voulu immortaliser sur ce cliché l'irrésistible panoplie de desserts locaux ... dont les délicieux pastéis de nata (tartes au flan) !
Cette boutique néo-gothique est une librairie ouverte depuis 1906, la Livraria Lello. Même si vous n'êtes pas acheteur (grand choix de guides et de cartes), entrez visiter cette caverne d'Ali Baba ... nous vous faisons découvrir sur d'autres photos plus bas ce qu'elle recèle !
Tout près de la librairie Lello, rua das Carmelitas, ce vieux magasin tout en bois vend une foule hétéroclite d'objets artisanaux et de décoration.
Un exemple de vitrine typiquement Art nouveau sur la rua Santa Catarina, une grande rue commerçante piétonne entre Batalha et Bolhão.
Cette boutique d'artisanat arbore le fier coq portugais, emblème national.
Près du musée Soares dos Reis, nous avons poussé la porte de cette taverne de quartier sans prétention où nous avons déjeuné à côté des habitués ... nous étions les seuls touristes à nous régaler d'une bonne cuisine familiale (cf nos adresses coup de coeur).
Pour une sympathique introduction au monde du porto, rien ne vaut Vinologia où vous dégusterez d'excellents porto de producteurs indépendants comme ce Vintage 2004 (cf nos adresses coup de coeur). Le patron est un bordelais fin connaisseur comme ses serveurs qui vous commenteront en français chaque verre commandé.
Voici l'intérieur bien achalandé de la boutique Confeitaria do Bolhão (à quelques pas de la brasserie) : la morue salée et séchée - le bacalhau - dégage une forte odeur ! Mais ne vous méprenez pas : une fois cuisiné, ce qui ressemble ici à un vieux morceau de semelle séchée devient un plat national très goûteux.
Vous découvrirez ce joli mobilier d'époque dans le bar salon de thé le plus célèbre de Porto, le Café Majestic (cf nos adresses coup de coeur).
A l'étage de la librairie Lello, tout donne envie de s'attarder ... vous pourrez vous installer dans l'un des fauteuils du salon (où il est possible de boire un café ou un thé) et feuilleter un ouvrage tout en rêvant devant les détails d'une architecture théatrale.
Voici le somptueux escalier qui trône au milieu de la livraria Lello, tel un décor de théâtre. La couleur étonnante des marches tranche vivement sur le bois de la rampe et les courbes du double escalier ne manquent pas d'hypnotiser le client !
Le décor du Café Majestic est rempli de boiseries dorées, d'angelots, de sièges en cuir ... Prenez le temps d'observer le va-et-vient des serveurs galonnés d'or tout en écoutant le pianiste (en fin d'après midi). Les lustres de style Art déco et les grands miroirs contribuent au charme du lieu.
Quand on évoque la ville de Porto, impossible de ne pas mentionner son vin éponyme. Face à la cité, des dizaines de chais s'étagent sur l'autre rive du Douro, à Vila Nova de Gaia, une commune indépendante de Porto mais que l'on ne dissocie pas vraiment. Chaque année, les abondantes récoltes de la vallée du Douro sont acheminées ici pour y être portées à maturité, puis mélangées et mises en bouteilles, produisant ainsi des Ruby, des Tawny, des Late-Bottled Vintage (LBV) et des Vintage. Daprès la légende, les anglais étant en guerre avec la France au XVII ième siècle, ils se tournèrent vers leur vieil allié, le Portugal, pour satisfaire la demande de vin. La vallée du Douro était très productive mais, pour enlever au vin son piquant et pour lui permettre de voyager jusqu'en Angleterre, les anglais ajoutèrent un peu de Brandy : le porto était né. En fait, la méthode était peut-être déjà connue dans la région, mais ce qui est certain, c'est que ce breuvage plut beaucoup aux anglais. Leur influence dans la région perdura ainsi qu'en témoigne encore la présence de certains producteurs illustres comme Taylor's, Graham's ou Cockburn's.
Vue des quais de Gaia depuis la rive opposée (Ribeira). A cette heure tardive, la silhouette familière de "l'homme à la cape" veille sur les chais de Sandeman et les lumières se reflètent dans le fleuve.
Vous serez étonnés par le nombre de chais qui occupent les berges de Vila Nova de Gaia. Depuis le XVIII ième siècle, embouteilleurs et exportateurs sont obligés d'y avoir leurs chais. Aujourd'hui, une soixantaine d'entre eux s'étagent sur la rive en une succession d'entrepôts anciens tout en longueur, aux toîts de tuile.
Ces répliques de "barcos rabelos" sont amarrées le long des quais de Gaia en guise de publicité ; ces bateaux à fond plat étaients spécialement conçus pour traverser les rapides autrefois dangereux du Douro avec une cargaison de vin.
Nous sommes montés sur les hauteurs de Gaia pour visiter un domaine soigné, le chai anglais Taylor's. La visite est gratuite (alors qu'ils sont de plus en plus nombreux à la faire payer) et comprend même la dégustation d'un Late-Bottled Vintage. La propriété est magnifique et vous offre un restaurant de qualité (cf nos adresses coup de coeur).
Une majestueuse façade en granit pour accueillir les visiteurs chez Sandeman.
Pendant la visite (en français) du domaine Taylor's, nous passons entre les énormes barriques remplies de différentes variétés de porto.
En restant une bonne semaine à Porto, vous avez le temps de flâner sur les berges du Douro qui font tout le charme de la ville et son prestige ! D'un côté le vieux quartier de Ribeira, de l'autre, Vila Nova de Gaia qui mêle modernité et tradition de port vinicole : dans les deux cas, vous pourrez jouir de splendides points de vue. Enfin, sans conteste, le Ponte de Dom Luis I est le clou du spectacle qui relie harmonieusement les deux rives : traversez à pied ou en voiture son tablier inférieur, sinon en métro ou à pied le tablier supérieur ... le panorama est toujours fantastique !
Plusieurs compagnies offrent des promenades sur le Douro mais nous avons préféré rester sur la terre ferme : ici, depuis Ribeira, une vue en contre-plongée sur le Mosteiro da Serra de Pilar.
Les quais de Gaia, ses chais et ses barcos rabelos depuis la rive opposée.
N'est-ce pas féérique ?
Nous voilà sur le tablier supérieur du fameux pont Dom Luis I dont l'ombre se projette sur le quartier de Ribeira en contrebas.
Toujours à pied depuis le pont, une vue prise au téléobjectif des quais de Ribeira : la vieille bâtisse jaune sur la praça da Ribeira est le Pestana Porto Hotel, un établissement raffiné.
Le Ponte da Arrabida en arrière-plan du quartier typique de Ribeira où on aperçoit, en haut sur la droite, la coupole de verre de la salle des Nations que vous pouvez découvrir lors d'une visite guidée du Palacio da Bolsa (la Bourse).
Un large panorama s'offre à nous depuis la terrasse du Mosteiro da Serra de Pilar que nous avons rejoint en traversant à pied le niveau supérieur du pont construit par un élève de Gustave Eiffel. A droite, en contrebas de la muraille, on voit la rampe du funiculaire.
Les typiques barcos rabelos.
Depuis Gaia, on contemple à loisir l'alignement de maisons colorées qui se dressent au-dessus d'antiques remparts où se succèdent les nombreux restaurants des quais de Ribeira.
Pour notre première excursion, nous avons visité Amarante le matin pour voir le marché du mercredi - qui est assez décevant car il y a surtout des vendeurs de vêtements - puis nous avons rejoint Guimarães l'après midi. A cheval sur le Rio Tâmega, le centre historique d'Amarante est dominé par l'église et le monastère de São Gonçalo qui forment un bel ensemble avec le pont médiéval voisin. Quant à Guimarães, elle serait le berceau du royaume du Portugal et son quartier médiéval a été classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 2001. C'est de cette ville que le premier roi du pays, Alphonse Henriques, lancera la première offensive de la Reconquête contre les Maures.
Le ponte de São Gonçalo, en granit, est le symbole de la résistance héroïque de ses habitants : en 1809, quand les français durent battre en retraite après leur brève invasion du Portugal, de courageux citoyens aidèrent l'armée à les empêcher de passer. Reconstruit après la crue (cheia) de 1763, le pont supporte encore le trafic automobile et conduit à la belle Igreja de São Gonçalo.
Fondée en 1540 par Jean III, l'église de São Gonçalo présente un portail à plusieurs niveaux inspiré de la Renaissance italienne et une galerie en arcades du XVII ième siècle avec des statues de Jean III et d'autres rois.
Les rives bordées de saules donnent à la ville un charme pastoral mais Amarante a souvent été victime des débordements de la rivière Tâmega.
Nous voici arrivés à Guimarães où nous avons choisi de commencer notre visite par le haut de la colline au nord de la ville. Construit vers 1100, ce château fort aux 7 tours, encore en très bon état, serait le lieu de naissance d'Alphonse Henriques : il remportera la bataille d'Ourique contre les Maures et se proclamera roi du Portugal en 1139. Vous aurez une vue dégagée sur le parc et la ville en vous promenant sur les remparts.
Entre le château fort et le Palais Ducal, la petite église romane de São Miguel do Castelo fut probablement le lieu de baptême en 1110 d'Alphonse Henriques. Sous le sol reposent nombre de ses compagnons d'armes. Leurs tombes sont signalées par des croix, des épées et des boucliers gravés et usés par le temps.
Ne manquez pas la visite (libre et non guidée) du Paço dos Duques, reconnaissable à ses nombreuses cheminées en briques. Construit en 1401 par le futur premier duc de Bragance, le Palais Ducal tomba par la suite en ruine. Restauré, afin de servir de résidence présidentielle au dictateur Salazar, il abrite encore quantité de trésors. Certaines pièces sont immenses avec des plafonds en bois en fome de bateau renversé.
Nous sommes maintenant au coeur du pittoresque quartier médiéval classé au patrimoine mondial de l'humanité. Le beau Largo da Oliveira communique gracieusement avec la praça de Santiago par une galerie à arcades : Antigos Paços do Concelho. Au-dessus, l'anvien hôtel de ville du XIX ième siècle a été transformé en musée.
L'intime Largo da Oliveira est dominé par l'église conventuelle Nossa Senhora da Oliveira. Au centre de cette jolie place se dresse un étrange belvédère gothique doté d'une croix.
Praça de Santiago, le pavé donne du cachet à l'ensemble architectural formé par de vieilles bâtisses.
Toujours sur la praça de Santiago, les terrasses des cafés profitent de l'espace et de ce cadre merveilleux.
Pour cette deuxième journée de location de voiture, nous avons mis le cap au nord de Porto : tout d'abord à Barcelos, le matin, pour découvrir sa grande foire du jeudi, un immense marché qui a gardé son esprit rural même s'il attire les touristes. Ensuite, dans l'après midi, nous avons rejoint Braga et ses nombreuses églises baroques mais nous avons rencontré la pluie. Ne manquez pas à 5 km à l'est de Braga, le sanctuaire de Bom Jesus do Monte ... Malheureusement, sous le déluge, nous n'avons pu profiter du panorama sur la ville ! Enfin, nous avons poussé un peu plus au nord jusqu'à Ponte de Lima avant de rentrer sur Porto : même sous la pluie, son pont romain aux 31 arches vaut le détour .
Sur une saillie qui surplombe le Rio Cavado, les ruines de l'ancien palais des comtes de Barcelos et ducs de Bragance, pratiquement rayé de la carte par le tremblement de terre de 1755, servent aujourd'hui de musée archéologique à ciel ouvert.
L'entrée du musée archéologique est libre comme celle de l'Igreja Matriz toute proche.
Sur le site archéologique, de mystérieuses pierres dressées, des colonnes romaines et des tombeaux médiévaux sont éparpillés ici et là mais le monument le plus intéressant est une croix du XIV ième siècle, appelée crucifix O Senhor do Galo.
A défaut d'assister aux Festas das Cruzes (qui se tiennent fin avril-début mai), nous avons pu admirer les différents étendards déjà installés le long du Campo da Republica. Chacun représente un village ou une association et leurs décors sont aussi surprenants que variés.
Nous sommes sur le grand marché de Barcelos : la feira est le plus ancien et le plus célèbre des marchés du Minho. Le Campo da Republica -le champ de foire- est envahi par des centaines de stands alors que les paysans vendent à même le sol leur production de légumes et de fruits.
Sur la feira, vous trouverez toutes sortes d'articles ainsi que l'artisanat local comme ces poteries typiques : les "louças de Barcelos" tachetées.
Des poussins et des volailles bien maigrichonnes sont entassés dans des espèces de cages montées sur des paniers en osier ... leur agitation contribue au "vacarme" ambiant.
Tout est près pour accueillir prochainement la Fête des Croix : ces éclairages multicolores à la forme étrange (tels des astéroïdes) se dressent à côté des parterres fleuris.
Sans commentaire ...
But annuel de légions de pénitents, Bom Jesus do Monte (à côté de Braga) est une des icônes les plus facilement reconnaissables du pays. En ce mois d'avril et sous une pluie serrée, aucun pélerin ni touriste pour déambuler sur l'extraordinaire escalier baroque, l'Escadaria do Bom Jesus : symbolisant l'accession à la spiritualité, il est constitué d'une série de marches bordées de chapelles, de fontaines allégoriques et de statues de personnages bibliques.
Tout en haut de la colline boisée (où monte une route), le fameux escalier de Bom Jesus mène à une sobre église néoclassique (non visible ici) entourée de jardins fleuris.
Malgré la pluie, nous sommes allés jusqu'à Ponte de Lima (sur les conseils d'un ami portugais), une jolie ville très bien restaurée. L'élégant pont aux 31 arches basses, jeté en travers du Rio Lima, est aujourd'hui uniquement piéton. La plus grande partie date du XIV ième siècle mais l'extrémité nord est authentiquement romaine : on y voit une charmante petite église (Santo Antonio) et le village d'Arcozelo.
Pour notre dernière virée en voiture, nous avons pris la direction de l'est pour remonter le fleuve entre Peso da Régua et Pinhão. Mais avant d'explorer la vallée du Douro, le matin, nous avons fait escale à Lamego et dans une chapelle des environs (thème de ce chapitre). A 10 km au sud du Douro, Lamego est une petite ville qui attire les pèlerins, comme Bom Jesus do Monte : ils viennent gravir le monumental escalier baroque qui conduit à l'Igreja de Nossa Senhora dos Remédios. A 3 km au sud-est de Lamego, à partir de la Capela do Desterro, dirigez-vous vers la rivière, traversez la puis suivez une route étroite qui monte vers une extraordinaire petite chapelle : la Capela de São Pedro de Balsemão.
Entre le Douro et Lamego, un premier aperçu des vignes et des oliviers qui égrènent le paysage.
La Capela de São Pedro de Balsemão, tout près de Lamego, a des origines mystérieuses. Certaines parties sont sans doute wisigothiques et remonteraient au VII ième siècle. Avec ses colonnes corinthiennes, ses arcs en plein cintre et ses étranges symboles gravés sur les murs, elle est certainement antérieure à l'avènement du style roman au Portugal. Ici, un tombeau ancien soutenu par des lions et ornés de bas-reliefs (non visibles sur ce cliché).
Le soleil est revenu sur Lamego et nous en profitons pour photografier la remarquable cathédrale et son triple portail en gothique flamboyant qui date des XVII et XVIII ième siècles.
Nous nous préparons à monter les 600 marches de cet escalier théâtral jalonné de statues, de fontaines et d'azulejos, un des chefs-d'oeuvre du rococo portugais. Il mène les pèlerins et pénitents en quête de rédemption à l'Igreja (datant du XVIII ième siècle) de Nossa Senhora dos Remédios à tours jumelles.
Toujours le même escalier à Lamego ... Remarquez la vapeur qui monte du sol détrempé après l'orage de ce matin.
Après la visite de Lamego et un bon déjeuner, nous avons pénétré au coeur de la vallée du Douro. Ce paysage a été complètement remodelé par 2000 an de culture vinicole. De Peso da Régua à Pinhão, les vignobles en terrasses s'enroulent autour de la moindre colline, aussi escarpée soit-elle. Nous avons succombé sous le charme de ce territoire inscrit en 2001 au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. N'hésitez pas à faire de nombreuses haltes le long de la N 222 qui longe le Douro pour profiter de ces "tableaux de maîtres" ! Si vous vous arrêtez à Pinhão, ne manquez pas sa gare ornée d'azulejos représentant les vendanges. Enfin, essayer de pousser la porte des quintas si elles sont ouvertes aux visiteurs lors de votre passage.
