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TEMPLES I
A côté des centaines de milliers de temples familiaux, il existe des milliers de temples de villages, d'associations, de clans, de tribus et d' Etat. Ces Pura ne diffèrent des temples domestiques que par leur taille et leur aménagement. A la différence des temples hindous de l'Inde, ceux de Bali n'ont généralement pas de pièce fermée. Même du plus profond du temple, on doit pouvoir apercevoir la montagne, supposée être le siège des dieux, pour que ces derniers n'aient aucune difficulté à venir dans le temple où leur présence est nécessaire lors des fêtes religieuses. Maisons et temples font toujours face au volcan sacré Gunung Agung et tournent le dos à la mer impure. Les temples comportent une cour d'entrée , toujours du côté de la mer, et une cour centrale, le Saint des Saints (jeroan) située du côté de la montagne. Entre les deux, les grands Pura possèdent souvent une autre cour intérieure. Dans chacun des temples visités, nous avons découvert le trône surélevé du Pedanda (grand-prêtre de la caste des Brahmanes), le meru (sanctuaire) en forme de pagode qui peut compter jusqu'à onze toits et dédié à un des dieux de la Trishakti (Brahma, Vishnu et Shiva), plusieurs sanctuaires dédiés aux autres dieux, et enfin le trône le plus important pour l'Etre Suprême, celui qui ordonne toute chose, Sanghyang Widi Wasa. Il est l'Absolu, au-delà de notre compréhension, celui qui concentre tous les pouvoirs divins. Cette conception d'un Etre Suprême fournit secondairement aux balinais un argument utile pour prouver que la forme particulière de leur hindouisme est compatible avec l'idéologie étatique de l'Indonésie : une des cinq lois de la constitution exige de chaque citoyen son appartenance à une religion monothéiste. Pour les étrangers que nous sommes, nous avons surtout ressenti la ferveur des balinais et l'atmosphère apaisante et joyeuse des temples au contact de la population venue faire ses offrandes quotidiennes ou participer à une cérémonie. |
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A Mengwi, le Pura Taman Ayun abrite de multiples meru. Taman Ayun signifie jardin flottant car ce temple royal fut construit vers 1740 sur l'île d'un fleuve. L'endroit est charmant et la cour principale (jeroan) est entourée d'un fossé empli d'eau. Les meru à neuf gradins sont consacrés, l'un au seigneur du lac Bratan, l'autre au seigneur de Batur. Les meru aux onze toits sont dédiés respectivement au seigneur d'Agung et au seigneur de la montagne de Batukau. |
Temple le plus visité et le plus photographié de Bali, le Pura Tanah Lot est l'un des sept temples de la mer. Au XVI ième siècle, le prêtre (brahmane javanais) majapahit Nirartha fonda une série de temples pour honorer les dieux de la mer, chacun devant être à portée de vue du voisin. Nous sommes venus vers 9h du matin, à marée haute : l'îlot où se trouve le sanctuaire est inaccessible mais seuls les balinais peuvent y pénétrer. |
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Remarquez les offrandes dans la gueule du crocodile ... l'hindouisme balinais se distingue par la survivance de nombreuses croyances animistes malaises. Nous sommes au Pura Gede Perancak, temple marin peu visité qui commémore l'endroit où Nirartha accosta en 1546. Au XVI ième siècle, cet érudit en sanskrit émigra de l'est de Java à Bali, car l'islam l'emportait sur l'hindouisme et la dynastie Majapahit se désagrégeait. A Bali, le saint homme remit au goût du jour les études des textes hindous : réformateur de la religion balinaise,il lui aurait apporté toute sa complexité. |
Temple chinois à Banyuwangi (Java), la ville où nous avons passé deux nuits pour faire l'excursion au Kawah Ijen. |
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De retour à Bali, près de Pemuteran, le Pura Melanting trône dans un cadre spectaculaire sur le versant de la colline. Il est dédié à la prospérité dans les affaires. On a beaucoup aimé la sérénité qui règne ici. |
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Les gardiens du temple chinois de Singaraja ne se sont pas réveillés ! Les colons hollandais entraînèrent dans leur sillage des marchands et des artisans chinois qui, grâce à leur perspicacité, leur habileté et leur sens des affaires, devinrent l'élite économique de la ville : leurs familles continuent aujourd'hui à honorer leurs ancêtres ici. |
Voici un bas-relief célèbre qui orne le Pura Maduwe Karang à Kubutambahan : il s'agit d'un ethnologue et artiste hollandais, Nieuwenkamp, qui importa probablement à Bali la première bicyclette en 1904. Il explora l'île à vélo et l'interprétation balinaise transforma la roue arrière en fleur de lotus. Un visiteur a placé à son oreille une délicate fleur de frangipanier. Ce temple est dédié aux esprits de l'agriculture pour les prier de rendre fertiles les terres non irriguées. |
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En route pour Mundunk, nous avons visité le seul monastère bouddhique de Bali, le Brahma Vihara Arama, un magnifique site en hauteur d'où l'on voit la vallée et les rizières se dérouler jusqu'à la mer. En toîle de fond, le mont Batukau profile son sommet à 2276 m d'altitude. |
Sous les stupa, ces dômes élevés de la photo précédente, nous avons admiré les quatre statues dorées qui symbolisent les quatre étapes de l'illumination de Bouddha selon son enseignement. |
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